Histoire
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Revivez les premiers jours de la Libération de Paris avec l'arrivée de Charles de Gaulle et sa venue à Notre-Dame de Paris.
Le 24 août 1944, aux alentours de 21h...
La radio vient d'annoncer que la division du général Leclerc était entrée dans Paris. Au même moment, l'État-major de la préfecture de police de Paris est sollicité par l'évêché pour se rendre à Notre-Dame. À cet instant précis, l'escadron composé de 8 policiers est loin de se douter qu'il s'apprête à activer les leviers de la plus célèbre cloche de France. Marqué de sa tonalité grave, le bourdon Emmanuel retentit, et se joint ainsi aux tintements des nombreuses cloches des églises et chapelles parisiennes.
Cet ensemble joyeux célébrait ainsi les prémices de la Libération de Paris.
Le surlendemain, le 26 août, la cathédrale Notre-Dame est de nouveau au centre de toutes les attentions.
Le général de Gaulle, de retour dans la capitale, entame sa traversée triomphale de Paris. La liesse populaire le porte jusqu'à la cathédrale où une célébration est prévue.
"La cérémonie qui va s’y dérouler n’est pas un Te Deum, contrairement à ce qui a souvent été écrit, mais un Magnificat. […] Ce Magnificat est une étape importante de la légitimation du pouvoir du général de Gaulle. Il est le premier homme politique à inscrire Notre-Dame dans un parcours républicain" (extrait Notre-Dame des Siècles, Mathieu Lours, édition du Cerf).
En effet, la cérémonie doit être écourtée. Elle ne durera pas plus d'un quart d'heure.
Mais savez-vous pourquoi ?
Dès l'arrivée du Général De Gaulle sur le parvis de Notre-Dame, des coups de fusillade éclatent. Des balles ricochent sur la façade de la cathédrale. Les rares enregistrements témoignent de l'agitation et de la panique qui saisit la foule présente. Femmes, hommes et enfants se replient dans la cathédrale ou encore tentent de trouver refuge dans les rues adjacentes.
Le Général reste impassible et pénètre dans l'édifice religieux accompagné du général Leclerc. Mais des coups de feu retentissent également à l'intérieur.
"Le Magnificat s'élève. En fut-il jamais chanté de plus ardent ? Cependant, on tire toujours. Plusieurs gaillards, Postés dans les galeries supérieures, entretiennent la fusillade. Aucune balle ne siffle à mes oreilles. Mais les projectiles, dirigés vers la voûte, arrachent des éclats, ricochent, retombent. Plusieurs personnes en sont atteintes. Les agents, que le préfet de police fait monter jusqu'aux parties les plus hautes de l'édifice, y trouveront quelques hommes armés ; ceux-ci disant qu'ils ont fait feu sur des ennemis indistincts. Bien que l'attitude du clergé, des personnages officiels, des assistants, ne cesse pas d'être exemplaire, j'abrège la cérémonie" (Charles de Gaulle, Mémoire de Guerre, T. 2 l’unité, 1922-1944, Plon 1956)
Attentats, résistance allemande, tirs accidentels, riposte ? À ce jour, le mystère reste entier. Cela n’empêche pas d'inscrire la date du 26 août 1944 dans l’histoire de Notre-Dame. Elle célèbre la France qui rentre chez elle.
À cet effet, une plaque a été posée dans le chœur de la cathédrale en 2002.